28 déc. 2015

Vœux 2016

2015 a commencé avec les attentats contre Charlie et fini avec ceux contre notre jeunesse la plus éclairée, la plus intelligente, la plus riche d’avenir pour elle-même et pour le pays. 2015 est aussi l’année qui a révélé à quel point l’idéologie économiste qui conduit l’Union Européenne peut s’acharner contre un peuple, le peuple grec, au point de retourner ses leaders qui l’avait réveillé. Tout semble écrit…
Je nous souhaite une année 2016 intelligente et pleine de réformes progressistes.

http://www.pcf.fr/71357
La France en commun
Le Parti Communiste Français, le Front de Gauche et la Gauche Européenne ont publié, le 1er juin 2015, une invitation au débat. Le texte rédigé par le Comité national du projet du Parti communiste français a été rendu public le 20 mai à l'occasion du lancement d'une « convention nationale de projet » que le PCF tiendra au printemps 2016.

Depuis octobre 2010, le PCF publie la Revue du Projet.

Le Parti Socialiste hésite entre rupture avec un gouvernement de plus en plus éloigné du progrès social, de plus en plus proche d'une droite sécuritaire. Pouria AMIRSHAHI a lancé le Mouvement Commun "Pour dépasser les clivages partisans surannés, pour réhabiliter la Citoyenneté, la Démocratie et la Politique." ...

Toutes ces initiatives, il y en a bien d'autres, sont intéressantes. Mais elles effraient par leur nombre et semblent bien vouées à l'échec devant le rouleau compresseur d'une idéologie du "il n'y a pas d'autre alternative" adoptée par l'ex ennemi de la finance.

La force de la droite est d'être soutenue par les tenants de la propriété lucrative qui ont réussi le tour de force de se présenter comme les promoteurs de l'entreprise. Le Conseil National du Patronat Français a réussi à cacher les intérêts corporatifs du patronat français sous l’étendard du Mouvement des Entreprises de France (Medef). Or la société des actionnaires n'a rien à voir avec l'idée d'une entreprise pour laquelle chacun doit s'engager. Elle seule est propriétaire des bénéfices produits au cours de chaque exercice. Et elle en fait ce qu'elle veut; en ce moment, pas ce qu'il faut pour la pérennité du bien commun que chacun voudrait faire de l'entreprise.

L'entreprise

Pour donner de la force à ce projet de mettre la France en commun, il faut faire de l'entreprise un bien commun. Il faut que l'entreprise ait un statut juridique qui assure:
  • la séparation des biens entre société des actionnaires et entreprise, la société des actionnaires n'étant qu'une des parties-prenantes de l'entreprise avec le collectif de travail;
  • la propriété commune du bénéfice produit à chaque exercice à la société des actionnaires et au collectif de travail;
  • la propriété commune de la capitalisation des bénéfices des exercices passés sous forme de réserves mises en ressources au bilan en dehors des capitaux propres qui appartiennent à la société des actionnaires;
  • la mise en charge de frais de caution au bénéfice de la société des actionnaires à un taux raisonnable des crédits payés lors de l'exercice;
  • la mise en charge des dividendes versés après prélèvement des impôts à concurrence du poids des capitaux propres dans les ressources du bilan (K%);
  • la codirection de l'entreprise par les représentants de la société des actionnaires (K%) et des représentants du collectif de travail (1-K%);
  • des IRP disposant de toutes les données et informations nécessaires à leur exercice;
  • un salaire à vie (réf. aux travaux de Bernard Friot) rémunérant la qualification assorti d'un système valorisant l'implication dans la production (la carrière).
L'année qui vient exige une grande intelligence pour sortir du cercle vicieux dans lequel nous a enfermé notre gouvernement. La révolution qui vient peut se faire avec intelligence, sur la génération et sans violence. La population qui y a intérêt représente 99% des citoyens:
  • étudiants ou apprentis qui pourraient toucher leur premier salaire à vie dès l'âge de 18 ans;
  • salariés au chômage qui toucheraient leur salaire à vie au niveau de la carrière à laquelle il sont arrivés;
  • salariés en emploi qui développeraient leur carrière;
  • entrepreneurs accélérant cette carrière en créant leur propre entreprise croissant grâce au réserves propres à l'entreprise alimentées par les bénéfices successifs;
  • retraités vivant du salaire atteint à la fin de leur carrière.
Le système actuel ne bénéficie qu'à 1% des citoyens qui n'hésitent pas à abuser de leurs pouvoirs et de leurs relations pour appauvrir tous les autres.

Actuellement, le PIB français est de 2 000 Md€. Il est distribué en 700 Md€ de profits, 100 Md€ de revenus indépendants et de 1 200 Md€ de salaires:
  • Les 1 200 Md€ produisent 500 Md€ de salaires d'emploi privé, 700 Md€ de salaires à vie (salaires des fonctionnaires et allocations diverses).
  • Les 700 Md€ de profits sont utilisés à 300 Md€ en consommation privée et 400 Md€ en investissements qui imposent de dettes aux entreprises alors qu'ils pourraient être disponibles sans frais par une mise en réserve directe sans passer par la case société des actionnaires.
Le salaire à vie

D’après la note INSEE , nous pouvons déduire une répartition approximative de la population active de 18 et plus, moins de 60% des personnes en formation initiale ont moins de 19 ans ; brevet des collèges et sans diplôme ou CEP peuvent constituer une classe de niveau primaire.

Les six niveaux de diplôme
Partant du principe que le salaire à vie soit attribué à tout actif de plus de 18 ans, en formation initiale ou en activité avec une différence de 20% entre les niveaux, il est possible de déterminer le salaire de base moyen pour un actif de niveau primaire ou en formation initiale – les actifs en emploi bénéficient d’une carrière qui leur garantit un doublement de leur salaire en vingt ans.

Il y a à peu près 50 M de personnes de plus de 18 ans en France. Cela donne un salaire moyen par personne de plus de 18 ans allant de plus de 1 664 € par mois pour le niveau primaire ou en formation initiale à plus de 2 995 € par mois pour un veau supérieur long.

Lorsque l'on prend en compte la population active (employée ou sans emploi, mais plus les plus de 18 ans en formation initiale, ni les retraités), les salaires moyens établi sur ce principe de rémunération de la qualification va de 2 909 € à 5 236 €. Il s'agit là d'une référence comparable avec la situation actuelle: moyenne du premier décile à 790 €, moyenne du décile supérieur à 8 313 € par mois.

Il est possible de de donner les déroulements de carrière avec les données démographiques pour chaque niveau de diplôme. Bien sûr, il ne s’agit pas de déifier le diplôme initial. Tout au long de sa vie, chacun pourrait améliorer ses qualifications. Mais la validation de ces qualifications doit être faite conjointement par l’entreprise et l’éducation nationale. La VAE constitue un très bon modèle.

Chaque entreprise contribuerait pour 60% de sa valeur ajoutée, pour financer ces salaires à vie. Pour sortir de cette condition commune sans perdre la sécurité qui en découle, il suffirait de créer son entreprise.

Un modèle raisonnable

La France est un grand pays, le sixième plus riche. Elle peut démontrer la viabilité d'une telle organisation capitaliste de l’économie où la propriété lucrative respecte le bien commun produit par la composition du capital et du travail dans l'entreprise.

En 2016, faisons vivre l'intelligence. La génération qui arrive (50% de la population mondiale a moins de trente ans) en a le potentiel.