1 déc. 2014

La charte des socialistes pour le progrès humain

Les socialistes vont voter la charte pour le progrès humain que la direction a tiré des contributions à leurs États généraux. J'ai contribué, mais je n'adhère pas à ce texte qui constitue une évolution notable par rapport à la déclaration de principe votée en 2008 et qui ne répond pas à l'enjeu du 21ème siècle.

La déclaration de principe parlait d'économie de marché régulée par la puissance publique. Aujourd'hui la charte déclare que le parti veut faire de la politique dans le cadre de l'économie de marché. C'est une évolution notable qui est insupportable. Il n'est pas possible d'affirmer le caractère primordial de la politique si l'action politique se place dans le cadre de l'économie de marché.

Le bloc réactionnaire et antirépublicain n'est pas le principal adversaire des conquêtes et du progrès social. Ce n'est que le bloc qui récoltera les fruits de l'échec. Ce sont les exigences du Medef, un Medef si peu promoteur de l'entreprise et si défenseur d'intérêts de caste privilégiée, ce sont les renoncements de la gauche au pouvoir qui démoralisent et poussent les plus désemparés dans les bras de la peste noire.

Les nouveaux compromis que les socialistes appellent de leur vœux interdisent l'adoption du nouveau compromis social qu'il faut trouver pour répondre aux défis du 21ème siècle. Ce compromis doit abolir la subordination dans l'entreprise et assurer la réappropriation par le collectif de travail de la part de propriété sur l'entreprise qui leur revient.

Lire la charte sur le site du parti socialiste.
L'objet du combat politique du 21ème siècle n'est plus celui du 20ème, à savoir la nationalisation ou la privatisation des moyens de production. L'objet du combat politique du 21ème siècle est l'encadrement des marchés pour assurer "l'émancipation individuelle, la distribution des richesses (pas la redistribution), la préservation écologique, la souveraineté démocratique, la conquête de nouveaux droits."

Les voies et moyens de la politique sont aussi importants que les objectifs. Les salariés ont perdu la sécurité d'emploi qui constituait la contrepartie de leur acceptation de la subordination. Celle-ci devient inacceptable avec la disparition de la sécurité d'emploi. La recherche de la démocratie sociale n'est pas suffisante, toujours remise en cause par "les contraintes économiques". La propriété sur l'entreprise est le seul levier de réussite et doit être reconsidérée selon la contribution de chacun au bilan.

Il se passe des choses au PS entre ceux qui ont accepté de rallier la majorité du PS (Hamon) et ceux qui ont essayé de rassembler le courant dans une motion spécifique (Maurel) et que j'ai suivi. Aujourd'hui je ne suis plus au PS; Il me semble que je ne suis pas le seul membre d'Un Monde d'Avance à avoir pris cette troisième voie.

Aujourd'hui, l'enjeu n'est plus de sauver le gouvernement, mais de construire un mouvement qui mobilise la gauche, toute la gauche.